(BUSINESS WIRE)-- Suite à la 55e réunion du Conseil de coordination du programme (CCP) du Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) l’AIDS Healthcare Foundation (AHF) a renouvelé son appel pour un audit mondial des données sur le VIH. Cette nouvelle urgence fait suite à des informations sur le dernier rapport d’activité 95-95-95, à propos du contrôle de l’épidémie par l’ONUSIDA, selon lesquelles six pays africains, dont le Kenya ont atteint les cibles de test et de traitement pour la population générale.
D’après le rapport, le Kenya a atteint un niveau de 95-95-90 par rapport à une cible de 95-90-86, ce qui signifie que 95 % des personnes connaissent leur statut VIH, 95 % suivent un traitement et 90 % ont obtenu une suppression de la charge virale. Le Kenya a également déclaré que 97 % des personnes avec le VIH savent qu’elles sont positives. Cependant, en 2023, le Kenya a enregistré plus de 17 000 nouvelles infections au VIH et plus de 21 000 décès associés au SIDA, mettant en évidence les défis permanents tels que la rétention du traitement, à l’instar de la plupart des pays.
Les pouvoirs publics du Kenya ont essuyé des critiques sévères et font l'objet actuellement de poursuites judiciaires à propos de la pénurie nationale de médicaments antirétroviraux en 2021, qui a privé de nombreux patients de traitements salvateurs. Par ailleurs, une étude 2024 sur la disponibilité de multithérapies pédiatriques a révélé des pénuries fréquentes et un accès particulièrement faible aux options de traitement de deuxième et troisième ligne pour les enfants.
« Même si nous reconnaissons et nous nous réjouissons des progrès considérables dans la lutte contre le VIH/SIDA, il subsiste néanmoins un écart inquiétant entre les statistiques officielles et les réalités du terrain », a déclaré le Dr. Penninah Iutung, directrice du bureau africain de l’AHF. « Cette anomalie met en évidence le besoin critique pour des données précises, inclusives et transparentes ».
Le Dr lutung a également exprimé son inquiétude que les données de l’ONUSIDA en matière de traitement et de suppression virale ne prennent pas en compte les patients qui cessent d'être pris en charge. Selon elle « Un contrôle plus efficace du SIDA passe par un plus grand effort en matière de rétention ».
Ces inquiétudes correspondent aux conclusions publiées dans le British Medical Journal (BMJ Open), qui ont mis en évidence les limitations des données actuelles de l’ONUSIDA pour rendre compte de la situation réelle en matière de rétention du traitement pour le VIH. Plus tôt cette année, Michael Weinstein, président de l’AHF, a évoqué ces problèmes dans une lettre ouverte à l’ONUSIDA et à l’organisation mondiale de la santé. Il a demandé un audit mondial d’au moins 10 % des graphiques de patient pour garantir des comptes-rendus précis au niveau des sites et au niveau des pays. M. Weinstein a également offert le soutien de l’AHF pour cette initiative, en utilisant l’expérience de l’organisation acquise au cours du contrôle des données de ses plus de 2 millions de clients dans le monde entier.
Le besoin d’un tel audit est renforcé par les statistiques alarmantes de 2023 : environ 1,3 million de personnes ont contracté le VIH et 630 000 sont mortes de maladies associées au SIDA. « Ces chiffres indiquent que nous sommes loin de contrôler le SIDA », estime M. Weinstein. « Exagérer les progrès risque d'engendrer un sentiment erroné de sécurité et de diminuer la volonté politique, les financements et l’élan mondial dans la lutte contre le VIH/SIDA ».
La conclusion de la 55e réunion du CCP marque un moment décisif pour accorder la priorité à la précision des données et aux efforts de rétention. Des systèmes de données robustes qui saisissent les réalités de toutes les populations, particulièrement celles fréquemment marginalisées, sont vitaux pour une réponse équitable en matière de VIH.
« La précision des données n'est pas seulement une mesure, c’est une question de vie ou de mort », déclare le Dr. lutung. « Les pouvoirs publics, les partenaires de développement les prestataires de soins de santé doivent investir dans des systèmes qui comblent l’écart entre les réussites annoncées et les réalités vécues, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte. »
AIDS Healthcare Foundation (AHF), la plus grande organisation mondiale de lutte contre le sida, fournit actuellement des soins et/ou des services médicaux à plus de 2,2 millions de clients dans 48 pays du monde aux États-Unis, en Afrique, en Amérique latine/Caraïbes, dans la région Asie/Pacifique et en Europe. Pour en savoir plus sur AHF, rendez-vous sur notre site Web : www.aidshealth.org, retrouvez-nous sur Facebook : www.facebook.com/aidshealth et suivez-nous sur Twitter : @aidshealthcare et Instagram : @aidshealthcare
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